C’est l’histoire d’un oiseau du zoo qui veut voler haut, plus haut que le haut de son enclos.
Mais son enclos est fermé à clé. Une clé que seul le gardien détient.
Tiens, tiens ! Il lui vient une idée :
“Et si je la lui volais pour que je puisse voler ?”
L’oiseau demande de l’aide au dodo.
Tous les jours, ce dernier se promène, près de l’atelier bien fermé où le gardien range son trousseau de clé.
Mais le dodo en a plein le dos de ces oiseaux qui veulent voler plus haut.
« Contente toi déjà de ce que tu as. Toi, au moins tu voles ! »
répond méchamment le dodo qui ne vole ni bas ni haut.
L’oiseau triste voit alors son rêve s’envoler haut, plus haut que le haut de son enclos.
L’élan, qui a entendu le dodo parler sèchement à l’oiseau, décide de l’aider.
Il prend alors son élan, tout bois en avant fait tomber la porte de l’atelier.
Mais le trousseau est trop haut, et l’élan trop … bas !
Toutefois, il refuse de baisser les bras.
Il fonce de nouveau sur le mur où les clés sont accrochées.
Le mur vibre et les clés tombent.
Mais il est bien embêté : il n’a pas de mains pour les ramasser … Maintenant le trousseau est trop bas, l’élan trop … haut !
Le jour d’après, le gardien répare la porte de l’atelier et remet les clés là où elles étaient.
L’élan va voir l’éléphant et lui explique le plan :
« Je vais ouvrir la porte et toi, tu récupères les clés, tu verras elles sont pile-poil à ta hauteur ! »
L’élan fonce et BOUM la porte tombe.
L’éléphant refuse de se précipiter tête baissée comme l’élan, lui, il veut prendre son temps.
Il fait passer sa tête en premier, une oreille puis deux.
D’un coup d’œil furtif, il inspecte l’atelier.
Il voit les clés, là, il décide de rentrer.
Il passe une première jambe non sans difficulté, puis une deuxième.
Il pouououousse pour faire passer le reste de son corps … Mais rien ne suit !
Se promenant par là, le dodo trouve ça très rigolo de voir l’éléphant qui n’est ni dehors ni dedans.
« Au lieu de rire, tu pourrais nous aider ! Tu vois bien que l’éléphant est trop large, brame l’élan qui sent la moutarde lui monter au nez.
– Déjà que vous êtes grands et forts, vous ne voudriez quand même pas tout avoir ! Contentez-vous déjà de ce que vous avez ! répond froidement le dodo qui n’est ni grand ni costaud.
– Hé HOooo ! On m’oublie ? » s’inquiète l’éléphant.
L’élan transforme alors sa colère en force.
Il pousse l’éléphant jusqu’à ce qu’il entre .
Quand tout à coup …
… BOUM BA DA BOUM !
L’atelier s’écroule.
Ils se retrouvent tous deux au beau milieu d’un champ de ruine.
Ils décident alors de revenir un autre jour avec quelqu’un de plus haut et de moins large.
Le jour d’après celui d’après, le gardien répare l’atelier et replace les clés là où elles étaient.
La girafe a bien compris ce que l’élan et l’éléphant lui demandent : récupérer le trousseau trop haut, à l’aide de son museau.
La porte tombe, c’est à elle de jouer.
Elle se met bien en face de l’entrée, se tient bien droite.
Elle se concentre, ferme les yeux … prend une longue inspiration.
Elle avance, mais elle est bien ennuyée, elle ne peut pas entrer :
elle est trop haute, l’atelier trop … bas !
Elle interpelle le dodo qui passe par là :
« Hé toi petit, tu pourrais nous aider au lieu de nous regarder ? »
Mais le dodo ne répond pas et pense tout bas :
“Ras le bol de ces animaux qui me prennent de haut !
– Tu es vraiment méchant ! ” s’écrient les trois animaux fâchés contre le dodo.
Mais en vrai le dodo n’est pas méchant, c’est juste qu’il se trouve moins intéressant.
Là, c’est le moment de montrer tout haut ce qu’il vaut.
Il se tourne vers eux, et dit :
« Tout compte fait, je vais vous aider. Vous avez besoin de moi, comme j’ai besoin de vous, tout comme l’oiseau a besoin de nous.
– Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? demande l’élan un peu méfiant.
– C’est vous.
– Nous ?! répondent en chœur les trois animaux surpris.
– Ben oui, vous ! Grâce à vous, je sais maintenant que l’ on ne peut pas toujours se contenter de ce que l’on a : parfois, ça ne suffit pas, et pour réussir, il faut s’unir !
-Qu’est-ce que tu dis ? Pas compris ?!
– C’est simple, il ne suffit pas d’être fort puissant et grand, il faut aussi bien penser ! Et ça, c’est moi qui peux vous l’apporter ! Vous comprenez mieux maintenant ?
– Ça suffit avec tes grands airs, et dis nous si tu nous aides ! » demande l’élan qui n’a toujours rien compris.
Le dodo solitaire mais solidaire décide de leur montrer comment faire.
“Toi l’élan, continue à faire tomber la porte avec tes bois. La girafe, toi, tu introduis ton long cou passe-partout , et enfin, toi l’éléphant, tu ouvriras la serrure avec ta trompe.”
La porte de l’enclos s’ouvre, l’oiseau du zoo est libre.
Maintenant, il vole haut, plus haut que le haut de son enclos.
En hommage aux dodos partis trop tôt.
Auteur: Nadia S.
Magnifique histoire ! Merci
Merciiiiii